Joseph Arnitz tuilier
Mon ancêtre Joseph Arnitz est né en 1649 en Suisse, dans la région de Lucerne. Il est arrivé en Alsace au nord de Mulhouse dans les années 1670 pour y exercer son métier de tuilier.
La production est une tuile d’argile, plate, à bout arrondi, dite « à queue de castor» (Biwerschwanz). Elle est largement utilisée en Alsace, de préférence au toit de chaume. Le tuilier remplit un moule d’un mélange d’argile (très facile à trouver dans cette région) et d’eau. Après avoir dessiné des sillons sur l’argile avec ses doigts, il démoule la tuile, la laisse sécher puis la cuit. L’ultime étape consiste à faire « sonner » les tuiles ; c’est-à-dire vérifier qu’elles n’émettent pas un son creux, signe d’un défaut de fabrication. Il faut beaucoup de tuiles pour couvrir un toit (60 tuiles pour 1m²).
Joseph Arnitz s’est ensuite dirigé vers l’abbaye de l’Oelenberg, à l’ouest de Mulhouse.
Un certain nombre de ses descendants ont continué à exercer ce métier, et à marier leurs filles à des tuiliers. A cette époque, les tuileries sont le plus souvent communales. Les tuiliers les occupent par un bail de trois ans, en général. Ils se déplacent donc souvent.
Grâce au site frise chronologique, j’ai dressé une frise généalogique des descendants de Joseph Arnitz ayant exercé ce métier de tuilier, en Alsace principalement, mais aussi en Lorraine et Franche-Comté, ainsi qu’au Canada. (cliquez sur l’image pour la voir plus nettement)
Comme vous pouvez le voir sur cette photo : abbaye Notre-Dame d’Oelenberg, il y avait beaucoup de tuiles à fournir!
Très difficile physiquement, il n’était pas rare à l’époque que cette activité soit saisonnière (l’hiver principalement). Les tuiliers alternaient alors avec une autre occupation : tisserand ou agriculteur, par exemple.
Mes ancêtres ont majoritairement acquis un bout de terrain pour y finir leurs jours.
Dans les années 1860, les tuiliers se confrontent à une nouveauté technologique : la tuile industrielle, inventée en 1841 par les frères Gilardoni. Plus légère, plus rapide à faire, et surtout beaucoup plus pratique à utiliser, elle va peu à peu remplacer la tuile artisanale.
Peu de tuiliers artisanaux alsaciens ont pu se reconvertir à la fabrication industrielle, car l’investissement demandé était très important. Des 200 tuileries artisanales encore en activité à la fin du XIXème siècle, seules deux subsistaient à la fin du XXe siècle.
Quelques tuiliers de la famille ont trvaillé dans ces tuileries industrielles : on peut citer les Brunner à Froidefontaine (Territoire de Belfort) à la Tuilerie Sombsthay en 1891. Leur fille Angélique y est aussi ouvrière tuilier.
Vous trouverez cette recherche généalogique sur l’arbre que je lui ai dédié sur Généanet : arnitzbis
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