Le 27 septembre 1918, George Reichard
soldat du 47e Bataillon de la 4e Division Canadienne
est « killed in action », tué instantanément par des schrapnels,
le matin de l’offensive dite « du Bois de Bourlon » (Pas-de-Calais), près de Cambrai (Nord), en France.
L’engagement du Canada dans la guerre de 1914-1918
Dès le 4 août 1914, jour de la déclaration de guerre du Royaume Uni à l’Empire allemand, le Canada est légalement en guerre. Le pays est un «dominion» auto-géré de l’Empire Britannique mais ne contrôle pas ses affaires étrangères. Si l’entrée en guerre n’est pratiquement pas remise en question à cette date-là, la taille et la nature de l’engagement sont vigoureusement débattues, ainsi que les relations avec la Grande-Bretagne.
Le Canada ne dispose pas d’une grosse armée, jusqu’à ce jour seules des milices de volontaires ont une activité régulière, principalement de surveillance des frontières. Ainsi les Canadiens doivent être motivés pour participer à cette guerre. Une grande campagne de propagande est organisée, vite relayée par l’opinion publique. Les « Canadiens » se précipitent alors pour s’engager pour raisons de patriotisme, de goût de l’aventure, pour s’opposer à l’agression germanique ou pour des liens particuliers avec la Grande-Bretagne. D’autre part, il était courant dans beaucoup d’endroits du pays de penser que ceux qui ne s’engageait pas étaient des couards, remettant en cause aussi leur loyauté au pays. De fait, peu d’engagés sont réellement de nationalité canadienne : ceux qui se sentent le plus concernés sont ceux nés sur le sol britannique.
Devant la rigueur et la longueur de la guerre l’enthousiasme faiblit et il faut, à la fin de 1916, après de longs débats, recourir à la conscription obligatoire.
Le parcours du soldat George Reichard
George Reichard, est né en 1878 à Wellesley, Région de Waterloo dans l’Ontario.
Il a 36 ans en 1914 et vit chez ses parents à Hensall dans le Comté du Huron, un peu plus à l’Ouest, toujours en Ontario. Il est ouvrier de filature. Sur son dossier militaire, il est indiqué qu’il mesure 1 mètre 80 et que sa forme physique est «excellente». Il a régulièrement servi l’été (treize en tout) dans la milice dans le 33e Bataillon d’Infanterie du Huron. Il est « Canadien ».
Donc, George Reichard se porte volontaire le 6 avril 1916 pour servir dans le 161e Bataillon du Huron en tant que simple soldat de la « Canadian Overseas Expeditionary Force ».
Il commence son entraînement au Canada jusqu’au 6 novembre. Il établit alors son testament et s’embarque depuis Halifax pour Liverpool où il arrive le 11 et rejoint le Camp de Witley, dans le Surrey, où il perfectionne son entraînement pendant quinze mois avant d’être transféré au Camp de Bramshott dans le Comté d’Hampshire en mars 1918. Il est alors intégré dans le 47e Bataillon d’Infanterie Canadienne (Régiment d’Ontario Occidental), 4e Division des Forces Canadiennes.
Fin mars 1918, George Reichard est envoyé sur le territoire français en renfort des Forces Canadiennes, sans précision de lieu : la réalité des forces alliées devait être gardée secrète en vue d’une offensive déterminante, connue depuis sous le nom des « Cent Jours du Canada ».
Enfin le 6 août il est envoyé au front : c’est d’abord la Bataille d’Amiens (11 800 victimes canadiennes).
Après la prise d’Amiens le 8 août, les commandements alliés s’accordent sur une offensive multi-armées sur le front de l’Ouest contre les forces allemandes qui, pour la première fois dans la guerre semblent vulnérables.
Les Canadiens sont en première ligne de l’attaque menée par la Première Armée Britannique sur le front d’Arras, sur la ligne Drocourt-Quéant et commencent leurs opérations le 26 août. Le bombardement initial fait exploser les positions allemandes mais est suivi d’une intense bataille longue d’une semaine, faisant plus de 11 000 victimes canadiennes. Les troupes canadiennes percent la ligne très fortifiée de Drocourt-Quéant le 2 septembre.
Après presque un mois de préparations et de plannification, le Canadian Corps se lance alors dans une opération très risquée dont l’objectif est de reprendre la position stratégique de défense allemande connue sous le nom de « Ligne Hindenburg », par le Bois de Bourlon situé sur la ligne de crête à l’ouest de Cambrai, non loin du canal du Nord, de l’Escaut canalisé – deux objectifs cruciaux pour le contrôle des importants axes routiers et ferroviaires de Cambrai.
Cette opération, commencée le 27 septembre au matin, se termine le 9 octobre suivant par la reprise de Cambrai.
A 2 heures de l’après midi, les Canadiens atteignent l’objectif de la reprise du Bois de Bourlon. Les divisions canadiennes et anglaises repoussent ensuite les Allemands de la tranchée de Marcoing. La victoire est acquise à 8 heures du soir, quand la dernière poche de résistance est vaincue.
Les Batailles d’Arras et du Canal du Nord ont fait environ 30 000 victimes canadiennes, mais ont aidé à briser les dernières positions défensives de l’armée germanique. Après la traversée du Canal du Nord par les toupes canadiennes et les autres troupes alliées, les forces allemandes sont complètement engagées dans la retraite. La fin de la guerre est proche. Musée Canadien de la Guerre, Le Canada et la Première Guerre Mondiale Vous pouvez regarder les documentaires suivants sur le site de l’Office National du Film du Canada : Entre les lignes, la vie du soldat (9 minutes) ou Entre les lignes, film de Claude Guilmain (33 minutes)
Sources principales :
Bibliothèque et Archives Canada, Première Guerre Mondiale
et particulièrement : La Bataille du Canal-du-Nord et de Cambrai et le dossier militaire personnel du soldat George Reichard.
L’engagement de George Reichard : une affaire de famille ?
Ignace Arnitz, sa femme Barbara (née Koegler) et leur deux premières filles s’embarquent pour la grande aventure de l’émigration en Amérique entre 1852 et 1854.
Ils quittent Burnhaupt-le-Haut, dans le Haut-Rhin (France) et au vu des événements ultérieurs, on serait tenté de dire que leur émigration était peut-être une bonne idée : ils sont partis avant l’épidémie de choléra de 1855, ils ont échappé à la guerre de 1870, à l’occupation allemande (encore que… j’y reviendrai), aux premiers jours de la guerre en 1914, lorsque Burnhaupt s’est retrouvé sur la ligne de front, presque entièrement détruite, et ses habitants évacués sur Mulhouse…
Leur destination est le Canada et plus précisément la Région de Waterloo dans l’Ontario, entre le lac Erié, le lac Ontario et le lac Huron, non loin des chutes du Niagara. A cette époque, cette région ressemble assez à leur région d’origine : vallonnée et boisée, à dominante agricole.
Je n’ai pas retrouvé trace de leur passage sur un bateau pour les Etats-Unis et s’ils sont arrivés directement au Canada, les listes de passagers d’avant 1865 sont peu nombreuses dans les archives. La date exacte de leur voyage est donc pour le moment inconnue. (Ils ont peut-être cependant rempli une demande en France, à rechercher). On peut cependant cerner cette date entre deux accouchements : le trajet est long pour traverser l’Atlantique, puis en chariot (ont-ils déjà profité des premiers trains ?) de la côte atlantique à l’Ontario. Or leur fille Joséphine est née pour Noël 1851 et Barbara a accouché de sa troisième fille, Mary Ann, au mois d’août 1854 à Saint Agatha dans la région de Waterloo. Il faut espérer qu’elle n’a pas fait le voyage enceinte de plus de six mois. Ou alors qu’elle a débarqué en hiver mais trouvé un endroit confortable pour attendre le dégel.
Ils y ont déjà de la famille et des voisins : la tante de Barbara, Marguerite y est arrivée au début des années 1830. Même si elle déjà décédée en 1852, Barbara a de très nombreux cousins et cousines ! Leurs voisins Pierre et Thiébaud Kuenemann, maçons de Mortzwiller y sont depuis 1840 ; les tuiliers Ignace Ditner et Xavier Schueler y sont depuis à peu près la même époque. Leur départ a dû faire du bruit dans le pays. Peut-être ont-ils fait savoir à Ignace qu’il pouvait y avoir du travail pour lui dans la région ? Elle est en pleine expansion et il y faut de la main d’oeuvre pour construire villes et villages. Alors, de tuilier Ignace devint aussi briquetier (ce qui est une variante logique de la profession, à l’époque).
Un autre avantage de la région de Waterloo en 1854 est que la population est majoritairement germanophone : des mennonites venus de Pennsylvanie parlent un dialecte compris par les Allemands venus directement d’Allemagne et les Alsaciens se fondent probablement bien dans le décor, même s’ils sont très minoritaires. La ville principale est Berlin.
La belle entente se dégrade en 1870 quand les Allemands s’emparent de l’Alsace. En 1871 se tient la «Friedenfest», «Fête de la paix», pour célébrer la victoire de la Prusse sur l’Allemagne. Plus de 10 000 Allemands y participent. Pendant les deux décennies suivantes, les Allemands de première et de deuxième génération restent très attachés à leurs racines, même s’ils disent se sentir de plus en plus britanniques. En 1914, l’animosité envers les Allemands se cristallise : le buste de l’Empereur Guillaume Ier est jeté dans le lac du Parc Victoria à Berlin. L’attachement au Canada est questionné. Le nom même de la ville est remis en question. Après un vote populaire en juin 1916, la ville est renommée Kitchener. Le sentiment anti-allemand est présent dans tout le pays, les noms de rue changés, des camps d’internements créés pour les «ennemis étrangers» (plus de 8 000 germanophone y ont été internés au cours de la guerre).
George Reichart, deuxième fils de Mary-Ann et d’Adam est né en 1878. Il a donc connu ses grands-parents alsaciens presque jusqu’à ses vingt ans. Il ne semble avoir pas connu ses grands-parents allemands.
Son nom est souvent changé en Reichard sur les papiers officiels, parfois même en Richard, accentuant son caractère « Canadien », britannique – de la deuxième génération déjà de part sa mère.
Même s’il hésite un an et demi après le début de la guerre pour s’engager, de nombreux facteurs semblent réunis pour qu’il se décide :
– il est célibataire ;
– d’origine alsacienne entretenue longtemps par ses grands-parents, il a peut-être à coeur d’aider à chasser les Allemands hors de l’Alsace ;
– ses origines allemandes sont mal acceptées (ses parents se sont éloignés du coeur de la région germanophone pour se retrouver en territoire plus anglophone, neutre pour le couple ; son père n’a pas de famille pour lui rappeler ses origines) ;
– et puis il doit, à cause de ces origines prouver son attachement à sa patrie de naissance.
Les motivations patriotiques et sentimentales tant mises en avant dans la propagande pour la conscription volontaire sont là bien présentes.
Il est certain que George Reichart a combattu pour le Canada et la Grande-Bretagne. Mais n’a-t-il pas aussi combattu pour la France ? Ne mériterait-il pas une mention «Mort pour la France» ? ou tout du moins «pour l’Alsace française»?
Il est resté sur le sol français
Le soldat George Reichard a été inhumé au Quarry Wood Cemetery, cimetière militaire canadien de Sains-les Marquions, commune limitrophe de Bourlon dans le Pas-de-Calais. Ce cimetière de plus d’un hectare comprend plus de 278 sépultures.
A l’Ouest du Bois de Bourlon se dresse un monument canadien honorant la mémoire des soldats qui y sont morts; il jouxte un cimetière militaire britannique.
George Reichard a reçu la « British War Medal » à titre posthume.
Son neveu Aaron Knechtel a lui aussi combattu pendant les derniers mois de cette guerre, engagé avec l’armée américaine. Il en est revenu sans blessure (physique).
merci à Mary, ma cousine de l’Illinois sans l’aide de qui cet article n’aurait pu se faire…
Sur le monument aux morts du village de Guewenheim, à quelques kilomètres à l’Ouest de Mulhouse, dans le Haut-Rhin, cette inscription pudique :
« HONNEUR À NOS MORTS »
En effet, cette mention renvoie à des réalités bien différentes :
il y a les soldats alsaciens morts sous le drapeau allemand,
les soldats alsaciens morts sous le drapeau français,
et les victimes civiles.
Tous sont réunis dans un même hommage.
Quand la Grande Guerre débute, le 1er août 1914, l’Allemagne est la première à mobiliser, suivie de près par la France. En ces premiers jours de guerre, l’Alsace est allemande. Ceux qui y ont fait leur service militaire sont donc réquisitionnés par l’Empire allemand. Les plus malchanceux partiront dès les premiers jours de la guerre, sans se poser la question d’un choix.
Or, dès le 5 août, le gouvernement français fait promulguer une loi permettant aux Alsaciens-Lorrains de s’engager volontairement dans l’armée française. Cet engagement étant considéré du point de vue allemand comme une désertion, le soldat alsacien est souvent obligé d’opter pour une nouvelle identité, afin, au cas où il serait fait prisonnier, de ne pas être jugé coupable de trahison et puni de mort. Cela évite aussi à sa famille de subir des représailles. D’autre part, les soldats d’origine alsacienne sont envoyés loin du front, à moins de signer, à partir du 4 janvier 1915, un consentement écrit à se battre contre les Allemands.
(à retrouver en ligne sur le site des Archives du Haut-Rhin, actuellement pour les classes de 1893 à 1921.)
Puisque l’Alsace est redevenue française, le gouvernement français a mis en place ces registres après la guerre. Il faut établir le statut militaire des hommes présents sur le territoire et encore en âge d’être mobilisés. Il ne prend donc en compte que les survivants.
Mis à part les Alsaciens qui se trouvaient déjà sur le territoire français lors de la déclaration de guerre, trois cas se distinguent:
Les Alsaciens qui n’ont pas fait la guerre.
Ceux qui étaient trop âgés, chargés de famille, handicapés, etc. et n’ont pas été recrutés ont la mention « N’a pas servi dans l’armée allemande ». Ils ne sont généralement plus mobilisables.
Les soldats alsaciens qui ont fait toute la guerre dans l’armée allemande.
Ils ont souvent servi du 1er au dernier jour de la guerre.
Ils ont la mention « a servi dans l’armée allemande » et le plus souvent le tampon suivant:
Quand ils sont encore mobilisables, ils reçoivent une nouvelle affectation :
Au début du mois d’août, certains ont réussi à rallier Mulhouse dès sa prise par les Français, plus souvent Belfort ou Besançon, pour s’engager volontairement dans l’armée française. Certains ont déserté l’armée allemande au cours de la guerre.
On remarque sur cette fiche le « nom de guerre » : Luigi Bellardi.
Leur parcours est souvent dans les territoires d’Outre-Mer ( ici : Côte d’Ivoire, Tunisie, Maroc en tant que zouave dans la Légion étrangère). Comme la loi les y autorise, ils réclament ensuite la nationalité française. Puis, à leur démobilisation, ils se retirent en Alsace.
Ceci leur vaudra plus tard la reconnaissance de la patrie française : la Médaille des Évadés, créée le 20 août 1926, ainsi que, plus tard, éventuellement, la Croix du Combattant Volontaire.
(Il est à noter que cette personne a aussi fait partie des FFI, section de Mulhouse, pendant la 2nde Guerre Mondiale.)
Afin d’éviter que les Alsaciens en état de servir dans l’armée allemande rejoignent ses rangs de gré ou de force, les autorités françaises décident de les « exfiltrer » d’Alsace vers le territoire français. Ils sont alors le plus souvent regroupés dans des camps spéciaux. Suivant leur statut « pro-français » plus ou moins affirmé, leur statut est allégé au cours de la guerre. Ils peuvent ainsi sortir des camps pour aller travailler, voire même intégrer un statut « normal » d’ouvrier. Certains intégrent l’armée française. Leur présence et parfois leur assimilation à des Allemands à cause de leur dialecte a pu être mal appréciée des populations qui les hébergeaient. Suivant les divers cas, cette épreuve a été plus ou moins bien acceptée.
Le frère de mon arrière-grand-mère, Léonard Ringenbach, quant à lui, a choisi une option particulière.
De la classe 1902, il a fait son service militaire dans la Marine allemande, à Wilhemshaven.
J’ai retrouvé son carnet militaire, accompagné des instructions en cas de déclaration de guerre
Sentant probablement le vent tourner, il a décidé, à la fin de l’année 1913, d’émigrer « en Amérique ». Pour cela, il a dû demander une dispense de présentation à sa période de renouvellement de son service pour deux ans pour cause de « congé ». Cette dispense lui a été accordée, mais il est spécifié qu’en cas de mobilisation, il doit impérativement rejoindre son affectation militaire. Il s’en est bien gardé, évidemment…
Sa carte d’enregistrement établie aux États-Unis le 12 septembre 1918 nous informe qu’il était « ressortissant d’Alsace-Lorraine » et dans ce cas « réclamé par l’Allemagne ». Il n’est cependant jamais parti, les États-Unis n’auraient pas envoyé des troupes aux Allemands !
Nés à Guewenheim, décédés au cours de la Première Guerre Mondiale, leur nom figure sur le monument aux morts de Guewenheim.
Aloys Arnitz, (1882-1914), cousin de mon arrière-grand père, est décédé dans les rangs de l’armée allemande.
Dès les premiers jours de guerre, le 21 août 1914, il est tombé dans le secteur de Schirmerck (Bas-Rhin).
Il était « Wehrmann », simple soldat, de la 9e Cie, IIIe Bataillon de la réserve d’infanterie, Régiment n°110 (Rastatt, Karlsruhe, Mannheim).
Ses restes reposent au cimetière militaire allemand de La Broque (Bas-Rhin).
Sur sa fiche retrouvée sur le site MemorialGenWeb, en regard de la rubrique « Mention Mort pour la France » est inscrit : « Mention non applicable ».
Joseph Schmitt (1886-1918) est Mort pour la France.
Le 31 juillet 1914, dernier jour de « paix », Joseph Schmitt se marie à Rougegoutte, (actuellement dans le Territoire de Belfort, à l’époque encore dans le Haut-Rhin mais en territoire français). Il y réside quand il s’engage dans l’armée française, probablement en 1915 d’après sa fiche retrouvée sur le site « Mémoire des Hommes ».
Incorporé à Besançon, sa dernière affectation connue est le 16e Régiment d’Infanterie Coloniale (Chine, Cochinchine, Tonkin) où il est soldat de 2nde classe. Il est envoyé en Chine puis, en 1918, il est choisi pour faire partie des « marsouins » qui formeront le Bataillon Colonial Sibérien chargé de lutter contre les Bolcheviks en Sibérie au côté des Tchèques. Ce Bataillon est d’ailleurs constitué de zouaves Alsaciens-Lorrains.
Sur sa fiche, il est indiqué que le 31 octobre 1918, il a été « tué par une explosion d’un convoi de munitions qu’il escortait ».
Toujours sur le site de Mémoires des Hommes, à la section « Journaux des marches et opérations des corps de troupe », Bataillon Coloniaux, Bataillon Colonial Sibérien, J.M.O. 13 juillet 1918-10 mars 1920, cote 26N 868/13, p32, on trouve l’information suivante :
« Irkoutsk, 2nov. – Arrivée à 14 heures. – Le Commandant apprend que le train tchèque de munitions escorté par la demi-section de zouaves (Lt.Braunstein) a sauté par suite d’un accident à Biélaia (74 verst à l’Ouest d’Irkoutsk). Le caporal et deux hommes de l’escorte ont été tués et le lieutenant et deux hommes ont été blessés. Le train qui comprenait 40 wagons a été détruit, 5 wagons seulement ont pu être sauvés. L’accident ne semble pas être dû à la malveillance, mais à la négligence du personnel des chemins de fer russe. »
« 3 nov. 15 heures, enterrement du zouave Schmitt dont les restes ont pu être en partie retrouvés. »
L’engagement des Alsaciens-Lorrains dans l’armée française pendant la Grande Guerre, sur le site de l’Association historique de Kalhausen.
Le Landsturm, Patrimoine Doller, 1995.
La Bataille du Donon, bataille près de Schirmeck du 14 au 21 août 1914. Il est très probable que Aloys Arnitz soit décédé lors de ces combats.
Le Bataillon Colonial Français de Sibérie, extraits de la thèse du colonel Boulié, lieutenant au 16° R.I.C. en 1918 et de la causerie-débat de M. Borde, marsouin au 9° R.I.Ma. en 1961.
(la liste des victimes de guerre allemandes est disponible avec un abonnement payant à Ancestry :
Germany, World War I Casualty Lists, 1914-1917, Verlust-Liste Nr. 0020-0060 (11 Sep 1914 – 29 Sep 1914) > Verlust-Liste Nr. 0050 (26 Sep 1914))
Mon ancêtre Joseph Arnitz est né en 1649 en Suisse, dans la région de Lucerne. Il est arrivé en Alsace au nord de Mulhouse dans les années 1670 pour y exercer son métier de tuilier.
La production est une tuile d’argile, plate, à bout arrondi, dite « à queue de castor» (Biwerschwanz). Elle est largement utilisée en Alsace, de préférence au toit de chaume. Le tuilier remplit un moule d’un mélange d’argile (très facile à trouver dans cette région) et d’eau. Après avoir dessiné des sillons sur l’argile avec ses doigts, il démoule la tuile, la laisse sécher puis la cuit. L’ultime étape consiste à faire « sonner » les tuiles ; c’est-à-dire vérifier qu’elles n’émettent pas un son creux, signe d’un défaut de fabrication. Il faut beaucoup de tuiles pour couvrir un toit (60 tuiles pour 1m²).
Joseph Arnitz s’est ensuite dirigé vers l’abbaye de l’Oelenberg, à l’ouest de Mulhouse.
Un certain nombre de ses descendants ont continué à exercer ce métier, et à marier leurs filles à des tuiliers. A cette époque, les tuileries sont le plus souvent communales. Les tuiliers les occupent par un bail de trois ans, en général. Ils se déplacent donc souvent.
Grâce au site frise chronologique, j’ai dressé une frise généalogique des descendants de Joseph Arnitz ayant exercé ce métier de tuilier, en Alsace principalement, mais aussi en Lorraine et Franche-Comté, ainsi qu’au Canada. (cliquez sur l’image pour la voir plus nettement)
Comme vous pouvez le voir sur cette photo : abbaye Notre-Dame d’Oelenberg, il y avait beaucoup de tuiles à fournir!
Très difficile physiquement, il n’était pas rare à l’époque que cette activité soit saisonnière (l’hiver principalement). Les tuiliers alternaient alors avec une autre occupation : tisserand ou agriculteur, par exemple.
Mes ancêtres ont majoritairement acquis un bout de terrain pour y finir leurs jours.
Dans les années 1860, les tuiliers se confrontent à une nouveauté technologique : la tuile industrielle, inventée en 1841 par les frères Gilardoni. Plus légère, plus rapide à faire, et surtout beaucoup plus pratique à utiliser, elle va peu à peu remplacer la tuile artisanale.
Peu de tuiliers artisanaux alsaciens ont pu se reconvertir à la fabrication industrielle, car l’investissement demandé était très important. Des 200 tuileries artisanales encore en activité à la fin du XIXème siècle, seules deux subsistaient à la fin du XXe siècle.
Quelques tuiliers de la famille ont trvaillé dans ces tuileries industrielles : on peut citer les Brunner à Froidefontaine (Territoire de Belfort) à la Tuilerie Sombsthay en 1891. Leur fille Angélique y est aussi ouvrière tuilier.
Vous trouverez cette recherche généalogique sur l’arbre que je lui ai dédié sur Généanet : arnitzbis
Les annotations (post-it) sont un moyen très commode mis en place par Généanet. Il s’agit toutefois de bien en saisir le mécanisme pour pouvoir les utiliser de manière optimale. Or ceci n’est pas suffisamment expliqué, et je vous fais part de mes conclusions sur la manière de les employer, suivant le besoin qu’on en a.
1. Vous voulez laisser une trace pour vous sur un arbre quelconque
2. Vous voulez envoyer un message concernant une fiche au propriétaire de l’arbre que vous visitez
3. Vous travaillez à plusieurs sur un même arbre mais vous n’avez pas tous le statut d’éditeur
Tout d’abord, le post-it se trouve sur chaque fiche, dans la ligne cliquable en haut :
arbre / fiche / Photos et Documents / post-it
attention : Généanet est toujours en train d’évoluer ! Le post-it s’apelle dorénavant « annotation » et la manière d’y accéder à changé ! il s’agit maintenant de cliquer sur le carré blanc et gris à droite, avant « Edition ». (Le principe reste le même).
1. Vous voulez laisser une trace pour vous sur un arbre quelconque :
Cliquez sur cette fenêtre post-it, il apparaît un petit carré jaune :
Ecrivez une note, par exemple : « j’ai des doutes sur la date de naissance ».
Cliquez sur « fermer la fenêtre » deux fois de suite.
Il apparaît alors un chiffre sur le post-it de la bande de la fiche qui vous signale que vous avez écrit un post-it sur cette fiche :
Attention : si vous voulez rajouter quelque chose à un post-it déjà écrit depuis quelques temps, il se peut que quand vous commencez à taper le complément ce qui a déjà été écrit auparavant DISPARAISSE! Avant d’écrire, faites un ‘copier’ de ce qui est déjà sur la note, pour pouvoir le re’coller’ au cas où…
Si vous voulez savoir quels sont les post-it que vous avez écrits, deux solutions :
On les retrouve sur son arbre dans la rubrique « mes post-it » (‘ma généalogie’ en haut à gauche)
là vous verrez TOUS les post-it que vous avez écrits sur TOUS les arbres.
vous pouvez les retrouvez en triant par individu / par arbre sur lequel vous l’avez laissé / par date à laquelle vous l’avez écrit.
Quand il y en a beaucoup (9 pages chez moi!) c’est bien de pouvoir les trier, mais il faut souvent les regarder un par un pour retrouver ce que l’on veut. Mais cela peut-être quand même un bon outil de travail.
Il se peut aussi que lorsque que vous vous rendez sur un arbre que vous avez déjà visité, vous ayez envie de savoir ce que vous y avez déjà laissé :
2. Vous voulez envoyer un message concernant une fiche au propriétaire de l’arbre que vous visitez
(vous vous demandez quelle est la source de l’information, vous voulez faire remarquer une erreur de frappe, vous êtes cousin avec le propriétaire et vous voulez lui faire partager des informations sur un ancêtre…, ça c’est la solidarité Généanet).
Écrivez le post-it de la même manière qu’en 1.
Au lieu de taper deux fois sur fermer la fenêtre, cliquez sur:
« cliquez ici pour envoyer un message au propriétaire de l’arbre »
(ceci n’est possible que si le correspondant a activé sa messagerie Généanet, bien sûr).
Vous êtes alors redirigé vers un message préécrit. Personnellement, j’attends cette page pour écrire tout en détail, c’est plus facile. On peut personnaliser, changer toutes les formules, mettre salut ! et grosses bises! si c’est un correspondant qu’on connaît bien. Se présenter de manière plus formelle si c’est le première fois qu’on correspond…
Le correspondant saura tout de suite de qui on lui parle : en cliquant sur le lien à la personne, il sera redirigé directement sur la fiche sur laquelle vous avez laissé le post-it.
(« je voulais vous faire part d’une remarque sur UNTEL », s’il a plusieurs untel sur son arbre, c’est bien simple, on est sûr qu’on parle du même).
Le message ouvre « un fil de discussion ». Le correspondant reçoit une alerte dans sa boîte mail normale et est redirigé vers la messagerie Généanet. S’il veut vous répondre, il peut le faire à la suite, et comme cela vous pouvez engager une discussion que l’on espère riche et chaleureuse !
Attention là encore ! Il ne faut pas re-citer de lien à une fiche dans cette messagerie, cela crée une boucle et corrompt le fil de discussion, qu’il faut alors jeter à la corbeille ! Si vous voulez vous référer à une autre fiche, il faut créer un autre post-it et un autre fil de discussion.
La mention « cliquez etc. » n’apparaît qu’à la création du post-it. Si vous avez déjà un post-it sur une fiche et que, quelques temps plus tard, vous vouliez envoyer un message au propriétaire de l’arbre, il vous faut supprimer votre ancien post-it (copiez au besoin les informations existantes) et le recréer.
3. Vous travaillez à plusieurs sur un même arbre mais vous n’avez pas tous le statut d’éditeur
Au lieu de vous envoyer des messages sans fin – quand vous retrouvez un décès, un mariage, un recensement etc .- reliez-vous entre vous par le système « d’invitation », dans « Communauté » > « Contacts ». (Il faut pour cela vous faire confiance car vous allez alors avoir accès aux informations plus confidentielles s’il y en a.)
Une fois que vous êtes « invité » sur un arbre, tous les éditeurs de cet arbre peuvent voir tous les post-it des invités.
Un seul détail (ce qui vous permet de pouvoir continuer à faire des post-it personnels sur une fiche sans en avertir la galaxie) : il vous faut décocher la case « post-it » privé qui apparaît lorsque vous êtes invité pour que ces post-it soient « publics ».
En se rendant dans « post-it sur cet arbre », l’éditeur verra alors vos post-it (d’une couleur différente des siens) et pourra les traiter quand il en aura le temps. C’est plus facile à retrouver que des messages dans une boîte mail, c’est plus direct et plus sûr. Par contre, si il décide de les effacer quand la mise à jour est terminée, ils disparaîtront pour vous aussi. Si tout a été retranscrit sur la fiche, pas de problème, s’il manque des informations, assurez-vous de les avoir gardées ailleurs si elles sont vraiment importantes pour vous.
Par exemple :
J’ai repéré un arbre où la personne fait des relevés de tout un village, mais il lui manque des données. Il se trouve que je travaille sur les mêmes villages et que je croise au cours de mes recherches des dates qui lui manquent (mais qui a moi ne servent à rien). Je trouve dommage de laisser passer toutes ses informations et je ne veux par surcharger mon propre arbre.
Je demande à la personne si mes informations l’intéressent. Si oui, je lui demande de m’inviter sur son arbre.
Alors dans les cases de post-it apparaît la case « post-it privé ». Si je la décoche, elle voit ce que j’écris sinon non, j’écris pour moi seulement.
Je note les données que je trouve dans les post-it des fiches correspondantes.
A la fin de mes recherches, je l’avertis que j’ai terminé et qu’elle peut aller y voir.
Elle va dans la rubrique « post-it sur cette arbre » dans le menu de droite, et si tout se passe bien, elle peut voir sur quelles fiches j’ai laissé des messages et les mettre à jour quand elle a le temps .
et là, on approche de l’indexation, voire de l’arbre global…