Joseph Arnitz tuilier


Joseph Arnitz, né en Suisse, dans la région de Lucerne vers 1650, est arrivé en Alsace dans les années 1670 pour y exercer son métier de tuilier.

Tuiles en queue de castor

La production est une tuile d’argile, plate, à bout arrondi, dite « à queue de castor» (Biwerschwanz). Elle est largement utilisée en Alsace, de préférence au toit de chaume. Le tuilier remplit un moule d’un mélange d’argile (très facile à trouver dans cette région) et d’eau. Après avoir dessiné des sillons sur l’argile avec ses doigts, il démoule la tuile, la laisse sécher puis la cuit. L’ultime étape consiste à faire « sonner » les tuiles ; c’est-à-dire vérifier qu’elles n’émettent pas un son creux, signe d’un défaut de fabrication. Il faut beaucoup de tuiles pour couvrir un toit (60 tuiles pour 1m²).

 

Joseph Arnitz s’est ensuite dirigé vers l’abbaye de l’Oelenberg, près de Mulhouse.
Comme vous pouvez le voir sur cette photo : abbaye Notre-Dame d’Oelenberg, il y avait beaucoup de tuiles à fournir!

Un certain nombre de ses descendants ont continué à exercer ce métier, et à marier leurs filles à des tuiliers.

jean jacob arnitz

Signature en forme de tuile de Jean Jacob Arnitz sur l’acte de mariage de son fils Jean en 1736

A cette époque, les tuileries sont le plus souvent communales. Les tuiliers les occupent par un bail de trois ans, en général. Ils se déplacent donc souvent.
Très difficile physiquement, il n’était pas rare à l’époque que cette activité soit saisonnière (l’hiver principalement) et qu’elle alterne avec une autre occupation, celle de tisserand ou d’agriculteur, par exemple.
Mes ancêtres ont majoritairement acquis un bout de terrain pour y finir leurs jours.


Dans les années 1860, les tuiliers se confrontent à une nouveauté technologique : la tuile industrielle, inventée en 1841 par les frères Gilardoni. Plus légère, plus rapide à faire, et surtout beaucoup plus pratique à utiliser, elle va peu à peu remplacer la tuile artisanale.
Peu de tuiliers artisanaux alsaciens ont pu se reconvertir à la fabrication industrielle, car l’investissement demandé était très important. Des 200 tuileries artisanales encore en activité à la fin du XIXème siècle, seules deux subsistaient à la fin du XXe siècle.

Grâce au site frise chronologique, j’ai dressé une frise généalogique des descendants de Joseph Arnitz ayant exercé ce métier de tuilier, en Alsace principalement, mais aussi en Lorraine et Franche-Comté, ainsi qu’au Canada,

(cliquez sur l’image pour la voir plus nettement)


Il y manque certaines informations. Les registres du Haut-Rhin n’étant jusqu’à peu en ligne que pour la période post-révolutionnaire, j’ai cependant réussi à glaner quelques dates et relations antérieures grâce à l’aide de généalogistes amateurs. Je peux depuis peu essayer de compléter cette étude, au fil de la mise en ligne des registres paroissiaux.


Vous trouverez cette recherche généalogique sur l’arbre que je lui ai dédié sur Généanet : arnitzbis

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